Honoré de Balzac accordait une place fondamentale aux Contes drolatiques, récits en marge de La Comédie humaine. Dans une lettre à Mme Hanska du 26 octobre 1834, le romancier présente son œuvre littéraire à venir comme un palais à trois étages et précise : « sur les bases de ce palais, moi enfant et rieur, j’aurai tracé l’immense arabesque des Cent Contes drolatiques ».
Avec cette œuvre, Balzac souhaite « restaurer l’école du rire ». Il estime en effet que « le rire est un besoin en France » où la société est rongée par l’ennui et les larmes, entretenus par la littérature sérieuse de la période Romantique. Les dix premiers contes sont publiés en avril 1832, au fort de l’épidémie de choléra qui ravage la capitale.
En septembre 2021, alors que le monde vacille sous le poids d’une pandémie de Coronavirus qui n’en finit pas, Paul et Gaëtan Brizzi publient aux éditions Futuropolis une adaptation en bande dessinée de quatre des Contes drolatiques d’Honoré de Balzac. Séduits par le trait caricatural, le caractère leste, drôle et truculent de ces histoires méconnues du grand public, les auteurs nous plongent au cœur de l’imaginaire balzacien le plus débridé.
Exposition réalisée en partenariat avec les éditions Futuropolis et la galerie Maghen.
25 ans que le festival Bruissements d’Elles rayonne au mois mars, mois de la journée internationale des droits des femmes, avec toujours la volonté de mettre en lumière la femme artiste, pas assez présenter sur le devant des scènes. Le génie féminin artistique existe et doit se faire connaître, la programmation du festival se veut éclectique, sélectionnant de nombreuses pépites artistiques connues ou en devenir.
Pour notre plus grande joie, ce ne sont pas moins de 19 lieux tourangeaux qui accueillent cette année des artistes femmes qu’elles soient peintre, chanteuse, comédienne, actrice, musicienne, danseuse, auteure… Diversité des lieux, pluralité des artistes, multiplicité des arts, Bruissements d’elles s’affiche en soutien de la création au féminin.
Cette exposition, présente une cinquantaine de gravures des XVIIe et XVIIIe siècles réparties en 4 sections :
Les gravures de Nicolas Chaperon (1649) et celles de Fantetti et Pietro Aquila (1674) qui illustrent les fresques de La Bible de Raphaël peintes dans les Loges du Vatican
Une sélection des planches gravées pour Les Bibles anglaises par des graveurs flamands ou allemands ;
Une sélection des gravures de La Bible de Mortier (1700), l’une des plus importantes Bibles illustrées avec notamment les gravures de Bernard Picard. Cette bible a fait l’objet d’une édition à Amsterdam où de nombreux artistes protestants avaient trouvé refuge ;
La dernière section comporte Les images des Missels, qui sont à mettre en relation avec les fêtes liturgiques et présentent cependant une remarquable diversité contrastant avec le petit nombre de représentations.
Aquarelles et poésies de Jean-Michel Roux
Jean-Michel Roux, peintre et écrivain autodidacte, donne à voir des portraits de gens qu’il a connus ou croisés puisqu’il a lui-même partagé leur sort durant plusieurs années suite à un accident de santé. Il se définit comme un messager pour toutes ces personnes oubliées et mises au ban de la société temporairement ou définitivement. Monsieur Roux sera présent les samedis après-midi pour présenter son travail et échanger avec le public.
Dans le cadre des printemps de Poètes
L’Union pour les Ressources Génétiques du Centre – Val de Loire regroupe des citoyens, des paysans et des acteurs du territoire dans une même association avec un objectif : redonner à la biodiversité domestique une place dans le paysage agricole et culinaire de la Région Centre – Val de Loire.
Pour cela, l’association travaille à la fois à la sauvegarde des races et des variétés locales et à leur valorisation agricole et alimentaire, pour provoquer le retour des Trésors Vivants (fruits légumes et animaux oubliés ou en voie d’extinction) dans nos champs et dans nos assiettes.
Vous trouverez en plus des recettes pour cuisiner, le flageolet de Touraine, le haricot Comtesse de Chambord, le céleri violet de Tours entre autres.
Ouvert tous les jours, sauf le mardi De 9 h 00 à 12 h 45 et de 14 h 00 à 18 h 00
Fermé le 1 er janvier, 1 er mai, 14 juillet, 1 er et 11 novembre, 25 décembre
Cette exposition exceptionnelle consacrée aux femmes entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance, en France et en Europe du Nord, met en lumière la place, le rôle et l’image des femmes dans la société des 15ᵉ et 16ᵉ siècles. Le propos s’appuie sur les nombreuses avancées historiques des dernières décennies.
Plus d’une centaine d’oeuvres majeures – peintures, sculptures, manuscrits, estampes, objets du quotidien- issues des plus grands musées, sont rassemblées pour l’occasion.
Toutes les femmes trouvent leur place au coeur du parcours : princesses, nobles et bourgeoises, commerçantes et paysannes, riches et pauvres, heureuses et malheureuses, au pouvoir ou au travail, épouses ou veuves, réelles ou imaginaires.
Cette exposition remet en cause les clichés et les idées reçues. Elle propose un regard nouveau sur les femmes des époques médiévale et moderne, abordées dans toute leur profondeur, et offre une remise en perspective historique à un enjeu majeur de nos sociétés contemporaines.
Ainsi, plus de dix ans après l’exposition Tours 1500. Capitale des arts, le musée des Beaux-arts renoue avec cette période fondamentale qu’est la Renaissance pour l’histoire de la ville et de sa région.
Pour les 25 ans du Printemps des Poètes, quel emblème arrimer à la septième lettre de l’alphabet, dans l’écho de L’Ardeur, de La Beauté, du Courage, du Désir, de L’Éphémère ou des Frontières ?
Quel vocable de fière lignée, qui soit tout aussi déroutant, inspirant que vaste, à la fois doté d’un sens ascendant capable d’éveiller les voix hautes et valeureuses, mais lesté cependant d’injonctions brusquées, franches et quelques fois fatales ?
Ce sera donc La Grâce, avec son accent circonflexe qui hausse en un instant le ton. Autrement dit La Grâce dans tous ses états, du plus sublime à celui, brutal et définitif, qui foudroie sur le coup.
De grâce implorent à jamais les amants des tragédies, alors que Joachim du Bellay décèle chez Marguerite de France cette grâce et douceur, et ce je ne sais quoi… Ce « je ne sais quoi » qui ne cessera, siècle après siècle, de changer de registre, d’appeler à la transcendance ou à la dissonance, jusqu’à Michel Houellebecq, maître du contre-pied : Dans l’abrutissement qui me tient lieu de grâce.
Car La Grâce n’est pas que divine ou bénie, pas que gracieuse, évanescente ou mièvre, pas que céleste et inexprimable.
Il y a bien sûr la bonne ou la mauvaise grâce rimbaldienne, la grâce consolante de Verlaine, la grâce charnelle d’Éros, la grâce d’union mystique, la grâce du cœur et de l’esprit de Max Jacob mort à Drancy, qu’a célébré Éluard. Il y a ce chant de grâce pour l’attente, et pour l’aube plus noire au cœur des althæas, qui chez Saint-John Perse, et ces fleurs de guimauve claires, amplifie à dessein le mystère.
Mais il y a surtout cet état de grâce de la parole, et du corps tout entier, que connaissent les poètes autant que les athlètes ou les aventuriers.
Il est temps d’affûter nos âmes pour que la créativité, l’allégresse et la splendeur, comme on le disait des Trois Grâces de la mythologie, transcendent nos imaginaires et nos vies, quelles que soient les heures ténébreuses ou solaires.
Sophie Nauleau
Conférence d’ Olivier Mannoni
Si certains se demandent à quoi bon sortir de l’oubli ce brûlot de haine, Olivier Mannoni, qui a consacré dix ans à la retraduction de Mein Kampf, leur répond. Outre les tempêtes suscitées par la parution d’Historiciser le mal, il raconte ici la lutte au corps à corps avec une prose lourde et pernicieuse et les incidences plus personnelles de ce compagnonnage forcé. Face à une actualité où les démons semblent renaître, Olivier Mannoni nous alerte sur le pouvoir du discours tronqué, trompeur et d’autant plus efficace qu’il est simpliste.
Né en 1960, Olivier Mannoni est traducteur de l’allemand, spécialisé dans les textes sur le IIIe Reich. Récipiendaire du prix Eugen-Helmlé, il a fondé l’École de traduction littéraire et présidé l’Association des traducteurs littéraires de France. Il est aussi critique littéraire et biographe.
Conférence d’ Alix Paré
Dans la Bible, le diable est nommé l’« adversaire », l’« accusateur » ou Satan, mais il n’est jamais décrit. Il est uniquement mentionné par les effets qu’il provoque. Au moment de la mise en place de l’iconographie chrétienne dans les premiers siècles de notre ère, le champ est donc laissé libre aux artistes et théologiens pour inventer l’apparence de celui qui incarne le Mal. Son image, d’abord rare, se construit au fil des siècles. Du XIe au XVe siècle, il est omniprésent : sculptures, vitraux, peintures, mosaïques, enluminures… Les artistes inventent le monstre cornu, griffu, doté d’ailes de chauves-souris, qui se métamorphose en chat noir ou en bouc. Au XIXe siècle, la représentation de Lucifer, rebelle déchu et mélancolique, devient une allégorie de l’homme moderne. De nos jours, la culture populaire combine de nombreux éléments de cette longue et riche histoire.