Ana Vidigal est aujourd’hui une artiste incontournable de la scène artistique portugaise. Le CCC OD a présenté son travail en 2022, dans le cadre de la grande exposition collective « Tout ce que je veux. Artistes portugaises de 1900 à 2020 » et souhaite en approfondir la connaissance en lui consacrant cette fois-ci, pour la première fois en France, une exposition monographique.
En plongeant dans les strates de sa peinture, le regardeur est saisi par de multiples références au monde de l’enfance, celle de l’artiste en particulier liée à l’histoire de son pays, dont elle a connu les débuts en tant que toute jeune démocratie. Mais l’exposition invite aussi à entrer dans l’intimité d’une peinture qui questionne plus généralement l’archive, la mémoire individuelle et collective. Elle comprendra des travaux inédits de l’artiste ainsi qu’une fine sélection d’œuvres récentes et sera accompagnée d’une publication.
Le fil rouge qui rassemble les œuvres de l’exposition est celui d’un paysage visionnaire qui introduit la dimension inattendue du merveilleux, du magique (ou même de l’effroyable) dans la vie de tous les jours.
Emprunté à la poésie de Dante, le titre Presi per incantamento traduit l’effet de surprise et de ravissement qui subitement nous arrache à la réalité à l’instant de la rencontre avec une œuvre d’art.
L’exposition se déploie à travers un parcours fluide et mouvant qui illustre l’instabilité de notre monde et la fragilité de notre rapport à la nature et aux autres vivants. Les œuvres prennent sens dans les multiples variations de la perception qui dissolvent les frontières entre réalité et imagination. Les artistes utilisent le son, la lumière, ou tout autre effet permettant d’amplifier la relation au réel. C’est dans l’ambiguïté de l’immatériel et de l’impalpable que les œuvres nous invitent à percevoir des aspects ignorés du temps ; les ombres et les reflets deviennent les protagonistes ; l’inobservé apparaît dès lors progressivement.
Alors que beaucoup des expositions actuelles en art contemporain questionnent pertinemment les problématiques urgentes liées à l’environnement, les crises politiques, économiques et sociales, les guerres, les fluctuations entre les genres ou encore notre ère de l’anthropocène, nous choisissons de revenir à une notion toute aussi essentielle qui depuis bien avant le courant romantique n’a de cesse d’inspirer les artistes. L’enchantement ou le soudain, la suspension, le rapt, l’enlèvement, le moment où l’esprit, l’inconscient et les sens sont transportés ailleurs, dans un autre monde, inconnu, fantastique, incandescent, sombre et dangereux. À une époque où les équilibres du monde semblent voler en éclats, il nous parait d’autant plus urgent de revenir à ces conditions fondamentales qui nous ramènent au moment présent, au hic et nunc.
L’enchantement arrive par surprise, il ne dure pas, il s’estompe rapidement en d’autres sentiments, plus diffus et impalpables.
Le visiteur est placé au centre d’un paysage scénique où les œuvres s’agencent à l’instar d’un organisme vivant. Parfois monumentales, parfois immersives, les œuvres dialoguent avec les visiteurs et visiteuses. Ce sont eux et elles qui les incarnent à travers leurs mouvements et leurs déplacements, avec leurs regards.
À travers ce nouveau format d’accrochage-capsule, le CCC OD souhaite apporter des éclairages précis sur différents pans de l’œuvre d’Olivier Debré à partir de sa collection, de ses archives et de sa documentation. L’objectif est de porter à la connaissance du public les missions accomplies quotidiennement en coulisses par les équipes du centre d’art, qu’il s’agisse par exemple des campagnes de restauration ou de la recherche scientifique. S’appuyant sur quelques œuvres extraites des réserves de la collection du CCC OD, présentées pour l’occasion dans les galeries, le service des publics s’empare ici de la thématique du signe personnage pour la questionner en dialogue avec les visiteur·euse·s au cours d’ateliers de pratique artistique, de conversations et de conférences.