Cette exposition propose de redécouvrir les collections du musée des Beaux-arts de Tours sous l’angle du portrait, appréhendé sous toutes ses formes. Sur 450 m2, l’exposition rassemblera près de 200 œuvres sorties des réserves et spécialement restaurées pour l’occasion.
Ces nombreux tableaux, sculptures, dessins, photographies, gravures… montrent la diversité du portrait, issu d’une longue tradition. Attesté depuis l’Antiquité, ce genre artistique a connu un formidable développement jusqu’à nos jours. Au fil des siècles, les artistes ont ainsi su répondre à une demande grandissante de la part de commanditaires fortunés soucieux de mettre en scène leur image, sous forme de portraits individuels ou de groupe. Principalement réservés à une élite, les portraits se diversifient et se démocratisent au 19e siècle, avec l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie et l’apparition de la photographie. Au 20e siècle, l’accès plus aisé de femmes, telles Marie Bernières-Henraux ou Marie Cazin, à une carrière artistique leur permet d’immortaliser à leur tour leur clientèle et entourage. L’autoportrait constitue par ailleurs un support privilégie d’introspection, quand il ne traduit pas le statut social et professionnel de l’artiste. En somme, qu’il soit public ou privé, psychologique ou d’apparat, le portrait s’impose comme une production artistique à part entière, aujourd’hui encore incontournable.
La figuration mères-enfants dans l’art occidental à partir du Moyen Âge est longtemps associée au domaine religieux et influencée par le modèle de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus. Si les représentations profanes se multiplient à partir de la Renaissance, elles insistent essentiellement sur la perpétuation de la lignée et l’appartenance à un groupe social.
À partir du 18e siècle, avec l’évolution du modèle familial, la revalorisation de la maternité et l’intérêt croissant pour l’enfance, les œuvres d’art mettant en scène les mères et les enfants se multiplient. Si l’idéalisation de la maternité et de l’enfance prévaut dans l’art au 19e siècle, à partir de la deuxième moitié du 20e siècle, les artistes, notamment féminines, renouvellent les représentations. Remettant en cause les modèles traditionnels et évoquant des aspects de la parentalité et de l’enfance parfois tabous, l’art donne à la fois des clés de compréhension du monde contemporain et matière à réflexion pour penser notre présent.
Conférence par d’Emmanuelle Berthiaud .
Sur réservation, nombre de places limité. mba-reservation@ville-tours.fr
Conférence de Pascale Charron
Jean Fouquet (v. 1420-v. 1478), peintre et enlumineur tourangeau, a été reconnu par ses contemporains comme un artiste exceptionnel. Nourri de l’ars nova flamande et de la première Renaissance italienne, avec laquelle il dialogue lors d’un séjour au-delà des Alpes, il est l’un des plus grands peintres du XVe siècle ce dont témoignent ses œuvres majeures, ses commanditaires prestigieux et son rayonnement au sein du royaume de France. C’est le portraitiste du pape Eugène IV et du roi Charles VII, l’auteur d’une Vierge à l’Enfant sous les traits d’Agnès Sorel ou l’inventeur de somptueuses enluminures dont nous suivrons les chemins, de Tours à Paris et de Rome à la résidence royale du Plessis-Lès-Tours