Cette exposition propose de redécouvrir les collections du musée des Beaux-arts de Tours sous l’angle du portrait, appréhendé sous toutes ses formes. Sur 450 m2, l’exposition rassemblera près de 200 œuvres sorties des réserves et spécialement restaurées pour l’occasion.
Ces nombreux tableaux, sculptures, dessins, photographies, gravures… montrent la diversité du portrait, issu d’une longue tradition. Attesté depuis l’Antiquité, ce genre artistique a connu un formidable développement jusqu’à nos jours. Au fil des siècles, les artistes ont ainsi su répondre à une demande grandissante de la part de commanditaires fortunés soucieux de mettre en scène leur image, sous forme de portraits individuels ou de groupe. Principalement réservés à une élite, les portraits se diversifient et se démocratisent au 19e siècle, avec l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie et l’apparition de la photographie. Au 20e siècle, l’accès plus aisé de femmes, telles Marie Bernières-Henraux ou Marie Cazin, à une carrière artistique leur permet d’immortaliser à leur tour leur clientèle et entourage. L’autoportrait constitue par ailleurs un support privilégie d’introspection, quand il ne traduit pas le statut social et professionnel de l’artiste. En somme, qu’il soit public ou privé, psychologique ou d’apparat, le portrait s’impose comme une production artistique à part entière, aujourd’hui encore incontournable.
Conférence de Jean Pierre Lautman
Dans un entretien publié par Le Monde dix ans avant sa mort survenue en 1985, Charlotte Delbo déclare : « Je n’écris pas pour écrire. Je me sers de la littérature comme d’une arme, car la menace m’apparait trop grande ». Pour saisir toute la force de cette allégation et comprendre de quelle menace il s’agit, il faut connaître l’itinéraire poignant de cette déportée politique qui connut les affres de Birkenau puis Ravensbrück. Il est également nécessaire de savoir que décrire, expliquer, manière menée à bien par d’autres rescapés des camps nazis, n’intéresse pas Delbo. Elle désire expliquer l’inexplicable, montrer sans pathos les esprits abîmés, les corps de femmes malmenés dans une passion infiniment plus longue et douloureuse que celle du Christ, laisser affleurer l’esprit de solidarité, l’entraide, les grandes petites conquêtes qui permettent d’attendre demain matin …
Qui fut Charlotte Delbo ? Quelles influences s’exercent-elles sur elle ? En quoi son témoignage de la réalité concentrationnaire est-il original et exceptionnel ?
Conférence de Catherine Szanto
La promenade – moment de l’expérience sensorielle et esthétique du jardin – a toujours été importante dans la manière dont les jardins d’agrément ont été pensés et conçus. Pour inviter les visiteurs, les promeneurs, à pénétrer dans le jardin et à continuer leur promenade, les jardins du XVIIe siècle jouent sur un dialogue spatial entre symétrie et asymétrie. C’est ce que nous allons explorer à travers l’exemple des jardins de Versailles.