Sans réserve. XXELLES # Tours

Quand :
19 mai 2021 – 30 août 2021 Jour entier Europe/Paris Fuseau horaire
2021-05-19T00:00:00+02:00
2021-08-31T00:00:00+02:00
Où :
musée des Beaux-Arts
18 Place François Sicard
37000 Tours
France
Coût :
6 € / 3 €
Contact :
Musée des Beaux-Arts
02 47 05 68 82

Ouvert tous les jours, sauf le mardi De 9 h 00 à 12 h 45 et de 14 h 00 à 18 h 00
Fermé le 1 er janvier, 1 er mai, 14 juillet, 1 er et 11 novembre, 25 décembre

Il y a 50 ans, la revue américaine d’histoire de l’art ARTnews publiait un article de l’historienne de l’art féministe Linda Nöchlin, spécialiste du réalisme et de l’orientalisme au XIXᵉ siècle : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes artistes femmes ? »
L’exposition XXElles entend être un écho à ce texte fondateur des recherches sur l’histoire de l’art féminine en présentant des œuvres de femmes artistes, de la fin du XVIIIᵉ siècle au début du XXᵉ siècle, conservées au Musée des Beaux-Arts de Tours.
Pourquoi ce titre ?
Le XX renvoie à la manière dont on code les chromosomes féminins. Ils sont aussi une référence au XXᵉ siècle qui a vu la progression de l’émancipation politique (droit de vote), sociale (avortement, contraception, liberté de travailler) et artistique des femmes (accession au Prix de Rome, reconnaissance par les institutions culturelles).
Mais X renvoie également à l’anonymat de nombreuses femmes artistes, marginalisées dans une vision de l’histoire de l’art qui demeure encore aujourd’hui très masculine.
Partant des présupposés répétés de siècle en siècle par les historiens et les critiques d’art sur le caractère masculin du génie artistique, « naturellement » inaccessible aux femmes, l’étude de Linda Nöchlin mettait au contraire en avant les mécanismes institutionnels, familiaux et sociaux à l’œuvre dans l’exclusion des femmes de la sphère artistique. Interdites dans les établissements d’enseignement artistique jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle (qui vit la constitution d’ateliers pour les femmes), les aspirantes artistes ne pouvaient que compter sur leur environnement familial (père ou mari, lui-même artiste) pour les promouvoir dans la carrière artistique. Par ailleurs, l’importance sociale et financière du mariage les contraignait bien souvent à une vie d’épouse et de mère, selon un modèle bourgeois peu compatible avec l’excentricité associée à la vie d’artiste.
À l’exception de quelques grands noms aux carrières internationales comme Élisabeth Vigée-Lebrun et Angelica Kauffman, les artistes femmes s’immiscent peu à peu sur la scène artistique par leur investissement dans les genres « mineurs » du paysage, de la nature morte et du portrait – terreaux de la modernité en peinture au XIXᵉ siècle qui servit leur entrée dans des carrières plus officielles. Leur présence dans les collections des musées est pourtant rarement liée à des achats aux Salons par les institutions, mais par des dons et legs de l’artiste ou de sa famille.
La femme, qui était inspiratrice et sujet de représentation, devient auteure de sa propre image. Cette exposition « de poche », articluée autour de 14 oeuvres, peinture, desins, gravures, scultures, cherche à éclairer davantage ce parcours aux côtés d’Angélica Kauffmann, Élisabeth Vigée-Lebrun, Louise Joséphine Sarazin de Belmont, Rosa Bonheur, Thérèse Duchâteau, Marie Cazin, Marie Bernières-Henraux, Élisabeth Sonrel, Yvonne Davidson, Lucienne Leroux, Andrée Karpelès, Colette Pettier.