Causerie autour d’une Closerie : Roidemont

L’habitation fut par la suite étendue vers l’Ouest à deux reprises au début du XX ème siècle. L’extérieur fut entièrement remanié avec l’entrée qui ressemble à une imitation un peu plus profane de l’entrée Sud de l’Eglise Paroissiale. Le pignon Est est donc le seul témoin visible du bâtiment initial.

On ne saurait terminer sans évoquer la famille ROZE et M. DOMEC.

Louis Joseph ROZE, issu d’une vieille famille de soyeux tourangeaux, reçut cette propriété en donation en 1880. Depuis, la famille ROZE y a toujours séjournée à l’exception d’une courte période de six ans pendant laquelle elle fut vendue puis rachetée. Depuis la famille s’est solidement implantée sur l’endroit. Sur les six propriétés formant l’ensemble actuel de Roidemont, cinq propriétaires sont issus de la descendance directe de Louis Joseph ROZE.

Mais cela n’a rien de surprenant si l’on étudie l’histoire de la Soie en Touraine. C’est le roi Louis XI qui décida, par le décret d’Amboise de 1470, d’installer à Tours une manufacture d’étoffes de soie.

Les liens qui unissent la famille ROZE à la soierie tourangelle remontent au milieu du XVII ème siècle, avec l’arrivée à Tours de Jehan Baptiste ROZE, originaire d’Oulchy le Château en Picardie, le premier d’une longue lignée. Son installation à Tours est liée à son mariage avec mademoiselle MOUSSARD la fille d’un marchand fabricant tourangeau.

Il obtînt lui-même le titre de “Maître marchand fabricant d’étoffes d’or, d’argent et de soie”, devînt conseiller du roi et obtint le rang de comte.

Son portrait peint par Largillière se trouve aujourd’hui au musée des beaux-arts de Tours.

Louis XI ! Un conseiller du roi ! Quel raccourci de l’Histoire, les ROZE ne pouvaient que s’installer à ROIDEMONT.

L’entreprise perpétue la tradition en étant notamment l’un des fournisseurs officiels des Cours d’Angleterre et de Hollande. Installée à Saint Avertin, elle est membre de l’association internationale les Hénokiens, (une association d’Entreprises Familiales et Bicentenaires, créée en 1981, autour d’une philosophie commune : la valeur du concept de l’entreprise familiale, alternative aux multinationales.

Notre guide, affilié à la famille ROZE, nous invite à revenir voir la propriété quand les beaux jours seront revenus, car le jardin prend alors de belles couleurs. Au début du siècle dernier, un parc à l’Anglaise avait été dessiné; mais notre hôte qui prône un certain retour à la nature a laissé Dame Nature reprendre ses droits. Elle a donc transformé le lieu en lui redonnant certainement son cachet initial. C’est pourquoi, les animaux, domestiqués ou non, ont beaucoup d’espace de liberté et Pâquerette en est la preuve flagrante. Aussi nous ne sommes pas surpris de savoir que M. DOMEC milite pour qu’une rue s’appelle ” La chèvre qui baille ” signe de bonne santé. Mais tout a une fin, notre visite se termine.