37000 Tours
France
Tours, l’atelier du Camp du Drap d’Or
À Tours en 1520, plus de 1000 personnes tissent dans les ateliers des « Maîtres ouvriers en draps de soye d’or et d’argent ». Les maisons de Tours et les faubourgs de la ville bruissent des ateliers où l’on travaille avec famille et apprentis la soie brute, avant de la tisser.
Taffetas, satin, velours, damas, tissus mêlés de fils d’or ou d’argent sont produits en quantité et vendus dans tout le pays par les marchands tourangeaux. La présence régulière de la Cour en Touraine offre un beau marché aux riches étoffes. Tours est la capitale de la production de soie.
C’est tout naturellement que Tours est désignée comme le lieu d’assemblage des somptueuses tentes de la future rencontre royale. Les tissus sont là, en majorité. Et puisque les circonstances sont vraiment exceptionnelles, on fera venir certains draps d’or et fleurs de lys brodées d’or d’Italie.
De février à mai 1520 la ville entre dans une effervescence jamais vue : des dizaines puis des centaines de couturiers et couturières, réunis dans la salle de l’archevêché, puis dans le château, assemblent draps de base des pans de tentes et enrichissements allant les recouvrir et les parer : pans de soie aux couleurs du roi (blanc, violet, noir, brun), franges, draps d’or et d’argent. Plus nombreux de semaine en semaine alors que l’échéance approche, hommes puis femmes, travaillent jour et nuit, dimanche et jours fériés. Ils ont laissé leurs noms et prénoms à travers le livre de compte de l’événement.
On monte 4 forges dans les jardins de l’archevêché pour les ferrures des tentes. Les charpentiers assemblent les mâts de chêne et de sapins arrivés par la Loire depuis les monts du Forez. Les menuisiers taillent fenêtres et lucarnes des pavillons. On fabrique les attaches de cuir. Enfin, on vérifie la solidité de l’ensemble en montant les tentes sur une île de la Loire.
Mi-mai 100 chariots et 400 chevaux quittent Tours et prennent le chemin du nord vers Ardres : les tentes escortées par les marchands tourangeaux y sont assemblées, protégées dans des toiles cirées, bien gardées. Sur place les derniers détails seront organisés et les matelots de Boulogne dresseront le camp.