Saint Hélène : une villa internationale

En 1887, Mme Jenny Conquéré de Monbrisson veuve de Maurice COTTIER achète la propriété de Sainte Hélène, laissant la jouissance de Cangé à sa deuxième fille Françoise Marguerite épouse d’un brillant officier de cavalerie, originaire de Silésie en Pologne, Paul de POURTALES.

Ainsi, les liens entre les propriétaires de Cangé et ceux de Sainte Hélène ont été très privilégiés.

On évoque dans les actes consultés, le chemin de 261 mètres de long et de quatre mètres de large sur la propriété de Sainte Hélène allant jusqu’à l’Allée de l’Aubinière, l’alimentation en eau de la propriété et les servitudes électriques. La citerne située devant la maison est alimentée par le puits artésien de Cangé au moyen des canalisations partant du réservoir situé sur l’orangerie de Cangé (on retrouve notre bélier décrit dans le Plantin 2003). Ce système n’est pas suffisant, malgré un ingénieux dispositif de récupération des eaux de pluie, la villa doit être alimentée en eau par la ville. Déjà on se plaint de devoir financer l’installation d’un branchement avec compteur. De même, l’alimentation électrique à partir de Cangé ne fut pas très longtemps exploité car nous découvrons la vente des lignes à la compagnie de Chemins de Fer pour l’alimentation du Tramway.

Villa Sainte Hélène (photo Office de Tourisme de Saint Avertin)

Mme Jenny COTTIER s’installa certainement dans la villa avec son petit-fils Maurice Ferdinand WALDENER DE FREUDSTEIN (vieille famille d’Alsace : région de Soultz) dont les parents étaient décédés en 1879 et 1887.
A la mort de Mme COTTIER en 1903, la Comtesse de POURTALES reçut en héritage les propriétés de Cangé et Sainte Hélène
A l’occasion de son mariage en 1907 Maurice Ferdinand acheta Sainte Hélène pour s’y installer.
Vers 1910, le Baron WALDENER DE FREUDSTEIN procéda alors à quelques aménagements.
A l’Est : le bâtiment des communs pour les domestiques et les cuisines (avec le fier W) sur la cheminée. Vers l’Ouest, les extensions avec les pièces donnant sur la perspective du Cher, les modifications des fenêtres et surtout l’emplacement de la statue de Sainte Hélène. De cette époque date l’installation des paratonnerres qui aboutissent dans un puits situé dans la propriété. Pour l’intérieur de la maison, rien n’était trop beau ! récupération des carreaux venant du château de Cangé ; desserte de l’étage par l’installation d’un superbe escalier. Pour les pièces à vivre, aménagement d’une cheminée d’inspiration alsacienne en briques vernissées, réalisation d’une fresque sur papiers peints représentant des scènes de chasse ; cette remarquable décoration aurait été faite par le renommé Auguste Lemaure qui a participé à la restauration de l’église.

Villa Sainte Hélène : carreaux venant du château de Cangé (photo Office de Tourisme de Saint Avertin)

Monsieur le Baron avait la réputation d’être avec son ami de Montpoupon Bernard De La Motte Saint Pierre un Nemrod émérite. Sa fréquentation des champs de courses hippiques dont celui de Saint Avertin, lui a donné une image de joueur invétéré doublée également dans le milieu des affaires de celle d’investisseur financier à risques. Aussi, son oncle Paul de POURTALES qui fut de 1926 à 1933 Président du Comité de la Société d’encouragement pour l’amélioration des races de chevaux en France et patron d’une écurie (casaque gros-bleu, toque vert clair) devait souvent éponger ses dettes.